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Les pays les plus vulnérables au changement climatique ont claqué la porte, samedi 23 novembre, des consultations avec la présidence azerbaïdjanaise de la conférence de l’ONU, à Bakou, pour protester contre un projet d’accord bien en dessous de leur demande d’aide financière. Après plus de vingt-quatre heures de retard, la séance de clôture de la COP29 a enfin commencé, samedi soir, par un appel du président de la conférence, Mukhtar Babayev, à ce que les pays surmontent leurs « divisions ».
Au cours de cette séance qui pourrait durer une partie de la nuit, un projet final d’accord a été présenté prévoyant une contribution des Etats développés d’« au moins 300 milliards de dollars » par an (environ 288 milliards d’euros) d’ici 2035 pour venir aide aux pays les plus vulnérables et confrontées aux conséquences du réchauffement climatique. Les contributions des autres pays, dont ceux du Golfe ou de la Chine, resteront sur une base « volontaire », précise ce texte.
Cette question financière a été à l’origine de la colère plus tôt samedi de plusieurs pays pauvres et insulaires. Dans un projet de texte final non publié officillement par les organisateurs de la COP29, les pays occidentaux (Europe, Etats-Unis, Canada, Australie, Japon, Nouvelle-Zélande) s’engageaient à augmenter de 100 à 300 milliards de dollars par an, d’ici à 2035, leur engagement de financements pour les pays en développement ; ce qui s’avèrait très éloigné des demandes desdits pays qui exigent au moins le double.
Toute la fin de journée a ainsi été bouleversée après que des représentants de pays pauvres et insulaire ont quitté une réunion avec la présidence. « Nous sommes sortis (…). Nous estimons que nous n’avons pas été entendus », avait déclaré le Samoan Cedric Schuster au nom de l’Alliance des petits Etats insulaires (Aosis), en compagnie du représentant des 45 pays les plus pauvres de la planète. « J’espère que c’est la tempête avant le calme », avait rapidement commenté l’émissaire américain, John Podesta.
En début de soirée, les pays en développement ont été réinvités au deuxième étage du stade de Bakou, dans les bureaux de la présidence de la COP, pour de nouvelles consultations, auxquelles l’Union européenne participe. Les Etats insulaires « restent engagés dans ce processus, nous sommes ici dans un esprit de foi dans le multilatéralisme », a déclaré M. Schuster. Signe que personne n’a renoncé à un accord.
Le projet d’accord tente de concilier les demandes des pays développés, notamment l’Union européenne (UE), et celles de ceux en développement, qui ont besoin de plus d’argent pour s’adapter à un climat plus destructeur, réchauffé par tout le pétrole et le charbon brûlés depuis plus d’un siècle par les premiers. Les pays occidentaux réclamaient depuis des mois d’élargir la liste onusienne, datant de 1992, des Etats à qui incombe la responsabilité de cette finance climatique, estimant que la Chine, Singapour ou des pays du Golfe s’étaient depuis enrichis.
Mais ces pays semblent avoir obtenu ce qu’ils souhaitaient : le texte établit clairement que leurs contributions financières resteront « volontaires ». Une première proposition, vendredi, des pays riches d’augmenter leur promesse de soutien financier à 250 milliards d’ici à 2035 avait déjà été rejetée par les pays en développement. Les Européens exigeaient d’autres avancées dans le compromis final. L’UE s’oppose à l’Arabie saoudite et ses alliés qui refusent toute revue annuelle des efforts de réduction des gaz à effet de serre.
« Il y a eu un effort extraordinaire des Saoudiens pour qu’on n’obtienne rien », critique un négociateur européen. « Nous ne laisserons pas les plus vulnérables, en particulier les petits Etats insulaires, se faire escroquer par les quelques nouveaux pays riches des énergies fossiles qui ont malheureusement le soutien, à ce stade, de la présidence » azerbaïdjanaise, a dénoncé la ministre des affaires étrangères allemande, Annalena Baerbock, sans nommer de pays. « Nous faisons tout pour construire des ponts sur tous les axes et obtenir un succès. Mais il est incertain de savoir si nous réussirons », a déclaré le commissaire européen Wopke Hoekstra.
Plus de 350 organisations non gouvernementales ont appelé, samedi matin, les pays en développement à quitter la table des négociations, estimant qu’il valait mieux ne pas avoir d’accord plutôt qu’un mauvais accord.
Le Monde avec AFP
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